Récupération des eaux de pluie : filtration et réutilisation

Récupération des eaux de pluie : filtration et réutilisation

L’intérêt de la récupération des eaux de pluie

Pourquoi récupérer l’eau de pluie ?  L’intérêt est de :

  • profiter d’une eau gratuite et peu calcaire,
  • économiser de l’eau potable,
  • faire face aux périodes de canicule et de sécheresse importante,
  • éviter les problèmes d’inondation et de rétention d’eau au début des averses (la cuve recueille l’eau « en trop »),
  • faire baisser ses factures d’eau (30 à 45 % de l’eau que nous utilisons, notamment pour un usage domestique, ne nécessite pas d’être potable).

Le taux de pluviométrie de la région est un critère primordial à l’installation d’un système de récupération d’eau de pluie. Avec un toit de 100 m² il est possible de récupérer de 3 000 à 60 000 litres, selon la pluviosité locale. 

Les étapes clés qui composent le système sont la récupération, le stockage, la filtration et le pompage.

Quand il pleut, l’eau ruisselle du toit et atterrit dans la gouttière. Cette dernière achemine l’eau jusqu’à une cuve en béton ou en polypropylène (enterrée ou hors-sol). L’eau passe d’abord dans un filtre puis s’écoule dans la cuve. Un moteur sous forme de pompe va propulser l’eau jusqu’à la maison par des tuyaux pour être enfin réutilisée.

NB : certaines installations placent le filtre après la récupération de l’eau dans la cuve ou juste avant celle-ci.

Cuve de récupération d'eau de pluie

Cuve de récupération d’eau de pluie WaterFix® . © Eloy Water.

En cas de manque d’eau de pluie, le réseau bascule automatiquement vers le réseau « d’eau de ville ».

Les modèles de cuves hors-sol sont plutôt utilisés pour le simple arrosage du jardin car les intempéries et les rayons du soleil peuvent altérer la qualité de l’eau.

La pose d’un récupérateur d’eau de pluie, surtout pour un modèle enterré, nécessite l’intervention d’un professionnel.

Réutilisation des eaux de pluie : quelles sont les restrictions ?

L’eau de pluie est utilisable là où l’eau potable n’est pas indispensable

Cependant, pour éviter les risques sanitaires, les usages des eaux de pluie sont très réglementés. Ainsi, l’eau collectée par un récupérateur d’eau de pluie ne peut pas être réutilisée pour la douche, la vaisselle et la piscine, même si elle est bien filtrée.

Vous pouvez l’utiliser pour :

  • un usage domestique (laver le linge, les sols, nettoyer une terrasse…),
  • alimenter le réservoir de chasse d’eau des WC,
  • arroser le jardin,
  • laver une voiture.

Puis-je récupérer l’eau de pluie si je vis dans un endroit pollué ?

Vous vous demandez sûrement : si je vis dans une ville ou un endroit particulièrement pollué, puis-je quand même récupérer l’eau de pluie ?

Il faut savoir que l’eau de pluie est toujours un peu acide (pH de 5 à 6) qu’elle soit polluée ou non à cause du CO2 (gaz carbonique) présent naturellement dans l’atmosphère. 

Dans un endroit sujet à la pollution, les pluies sont encore plus acides et peuvent avoir un effet corrosif sur les toitures et les gouttières et appauvrir les sols sans compter les effets sur la santé des êtres humains. 

C’est là que la filtration prend tout son sens. Si l’on respecte les restrictions d’usage des eaux de pluie (ne pas les utiliser pour se doucher par exemple), celles-ci ne présentent plus de risques une fois filtrées pour l’arrosage du jardin, le nettoyage de la voiture ainsi que les canalisations (WC, lave-linge).

Les modèles de filtre

Avant d’être réutilisée, l’eau de pluie doit impérativement être filtrée pour éliminer les impuretés, microbes, bactéries ou produits toxiques… Même si votre eau de pluie est claire et ne présente pas d’odeur, elle peut tout de même être polluée ! 

Il existe 3 procédés de filtration :

 

L’osmoseur

C’est l’un des systèmes de filtration les plus recommandés car il :

  • purifie l’eau (mais il élimine tous les sels minéraux),
  • élimine 99% des bactéries, virus, polluants.

Sa performance de filtration est due à un double pré-filtrage (à sédiments puis à charbon actif), puis un filtrage par une membrane très fine qui ne laisse passer que les molécules d’eau et enfin un post-filtrage au charbon actif. 

Par contre, le débit d’eau est assez faible avec une part importante d’eau rejetée (4 litres d’eau rejetée pour un litre d’eau filtrée).

L’investissement de départ assez élevé mais les frais d’entretien sont peu élevés. Deux contrôles annuels par un professionnel sont recommandés.

Prix moyen : de 700 à 1 500 euros selon le modèle.

Prix moyen d’un pré-filtre : environ 10 euros.

Le filtre céramique ou micro-filtration

Ce filtre est assez économique, facile à poser mais doit être remplacé tous les 4 à 5 ans (le pré-filtre, lui, doit être changé tous les ans).

Il se compose de 4 éléments :

  • un pré-filtre 
  • un filtre céramique 
  • un filtre à charbon actif,
  • un compteur d’eau (en amont) qui indique la consommation et quand changer le filtre.

Prix moyen : environ 100 euros.

 

Le stérilisateur UV

Les rayons ultraviolets sont créés à l’intérieur d’une chambre de traitement en inox, dont les parois sont réfléchissantes. Les UV désinfectent et stérilisent l’eau. Contrairement à un osmoseur, les minéraux naturellement présents dans l’eau sont préservés. Le stérilisateur est simple d’installation et d’entretien (il suffit de remplacer les lampes UV tous les ans).

Prix moyen : environ 100 euros.

N’hésitez pas à faire appel à un expert pour vous guider dans le choix d’un système de filtration.

Les aides financières

Pour un récupérateur d’eau de pluie avec cuve à enterrer, le prix varie de 850 euros pour une cuve d’un volume de 1 600 litres avec une filtration simple à 4 500 euros pour une cuve de 6 500 litres avec filtration optimisée et pompe en inox.

En général, une capacité de 500 à 2 000 litres suffit à couvrir l’arrosage d’un jardin et le lavage d’une voiture. Pour un usage domestique en plus du jardin, nous vous conseillons une cuve d’une capacité de 5 000 litres.

Le récupérateur d’eau de pluie (et non pas le simple filtre) permet de bénéficier d’aides financières :