quel climatiseur choisir

"La clim’ n’est plus considérée comme un luxe, mais comme un besoin"

M. Tony Dubois, dirigeant de A.S.E Environnement, entreprise RGE spécialisée dans l’installation de pompes à chaleur et chauffe-eau thermodynamiques en Saône et Loire (71), a accepté de nous accorder une interview pour nous parler du marché de la pompe à chaleur et notamment de la pompe à chaleur air-air, aussi appelée climatisation réversible.

Quelles sont les pompes à chaleur (PAC) qui se vendent le mieux ?

Jusqu’il y a assez récemment, le marché dominant était celui des pompes à chaleur air-eau mais la crise est passée par là et on voit, depuis 1-2 ans, le marché de la PAC air-air dépasser celui de la PAC air-eau.

On pourrait même dire que la tendance a commencé à s’inverser à partir de 2005, suite à la canicule de 2003. Les mentalités ont changé et la clim n’est plus considérée dans certaines régions comme un luxe par les particuliers mais comme un besoin, alors qu’à une époque, on a pu se dire, bon, pour 2 jours de fortes chaleurs par an, ce n’est pas la peine d’installer la clim’.

La clim’ n’est plus considérée comme un luxe, mais comme un besoin.



Les technologies pour ces deux produits ont beaucoup évolué, la PAC air-air équipe de plus en plus de constructions neuves. En fait la PAC air-air s’est même tellement démocratisée qu’on a du mal à se rémunérer.

La PAC air-air est utilisée pour le confort d’été et donc pour produire du froid. La production de chaleur est plutôt utilisée en intersaisons. C’est pourquoi en rénovation, la PAC air-air est surtout utilisée à titre de complément avec une chaudière ou un poêle à bois. Ainsi, les particuliers vont utiliser la flamme en hiver et en intersaison la PAC air-air.

L’Etat considère encore que faire du froid est un luxe et c’est sans doute pour cela qu’il a coupé les financements pour la PAC air-air [NDLR : crédit d’impôt supprimé en 2009 et TVA maintenue à 20%] car il voulait au départ inciter les particuliers à équiper leur maison d’un système pour produire du chaud en utilisant les énergies renouvelables et donc permettre d’allier confort et économies d’énergie.

C’est vrai que la PAC traîne une mauvaise réputation de ne pas être assez performante quand l’hiver est rigoureux et de chauffer autant qu’un radiateur électrique. Cela a pu être vrai à une époque. Maintenant, la technologie a vraiment beaucoup évolué et ce n’est plus du tout le cas.

Par ailleurs, la PAC air-air est moins chère que la PAC air-eau.

Comment voyez-vous l’évolution du marché de la pompe à chaleur ?

Je pense qu’avec les produits et technologies actuelles, on a fait le tour de la question.

Vraiment, à l’heure actuelle, on n’a plus à se poser la question de savoir si la pompe à chaleur est un système fiable ou non.

La pompe à chaleur peut parfaitement chauffer une habitation lorsque la température extérieure est basse (jusqu’à -10°C/-15°C). L’important est de choisir une PAC d’une marque reconnue (Daikin par exemple) et de faire appel à un vrai installateur qui a l’habitude d’installer des PAC dans les règles de l’art. C’est ce qui est important !

On observe vraiment un changement de comportements des particuliers : ils sont à la recherche de beaucoup plus de confort.

Mais c’est le porte-monnaie qui parle avant tout ! Ensuite ce sont les performances et donc le confort de chauffe et les économies d’énergies qui priment.

On observe un changement de comportements des particuliers :

ils sont à la recherche de beaucoup plus de confort. 

C’est une question de culture également car dans les pays de l’Est comme la Pologne par exemple ainsi que les pays nordiques, la PAC est beaucoup plus utilisée qu’en France.

On a encore la culture des énergies fossiles en France et les clients sont soumis aux taxes qui les incitent à se diriger plutôt vers tel ou tel type de chauffage.

On note qu’il y a de moins en moins de géothermie. Je dirais qu’aujourd’hui on est sur un marché stérile et mort, il ne se passe rien de nouveau. Il va falloir attendre peut-être jusqu’à 2020 que la crise se soit tassée et que l’on réfléchisse sur les nouveautés à apporter au marché.

La période charnière de notre activité, c’était entre 2005 et 2008 dans le contexte d’après canicule de 2003 et de flambée des prix du pétrole et du fioul, c’est là que le marché était le plus dynamique pour les PAC.